L E N G U A S D E L L U V I A
L A N G U E S D E P L U I E
Création France - Mexique
2024-2026
L E N G U A S D E L L U V I A / L A N G U E S D E P L U I E est le troisième chapitre du projet chorégraphique Des pas si présent.
Quels étaient les premiers sons humains ? Quels étaient nos premiers sons ? Dans cette création, nous démêlons la mémoire et invoquons nos ancêtres, cherchant à comprendre d’où nous venons, afin de nous rapprocher de nos racines et de créer une continuité face à ce qui a été interrompu. Nous nous intéressons à la recherche et à l’expérimentation des multiples façons d'interpréter notre histoire, de traverser et de rendre visibles les distances et les proximités qui nous relient à elle.
L E N G U A S D E L L U V I A explore la « voix comme extension du corps »* et comme vecteur d’une identité perdue. En duo, nous vocalisons et incarnons des paysages et des poèmes sonores coécrits par nous-mêmes, en Tnu’un Dau (une des 81 variantes de la langue Mixtèque, la troisième langue la plus parlée au Mexique, originaire de la région méridionale de Puebla, Oaxaca et Guerrero).
L E N G U A S D E L L U V I A explore d’autres modes de perception ainsi que des récits situés entre la fiction et le réel. Le projet cherche à générer des formes alternatives de rencontre entre la voix et le corps, en invitant le spectateur, qu’il soit locuteur ou non de la langue.
Le Tnu’u Dau est une langue tonale comportant différentes voyelles, comme c’est le cas du « ɨ », dit i coupé ou i blessé. En le parlant, notre diaphragme y est sollicité d’une manière différente que lorsque nous parlons espagnol. En Tnu’u Dau, la respiration est nasale, et la prononciation peut émerger d’une sensation proche du hoquet, donnant l’impression d’une danse hachée et dilatée au cours de laquelle on redécouvre le souffle comme un pont reliant le corps, la voix, l’esprit et la mémoire.
À travers ce projet, nous cherchons à comprendre si la danse contemporaine et la musique, dans leur état actuel, peuvent contribuer à la préservation et à l’évolution d’une langue telle que le Tnu’u Dau. Peuvent-elles également activer des espaces de réflexion à travers le corps et nous aider à renouer avec l’authenticité de notre identité profonde ?
L E N G U A S D E L L U V I A est un manifeste atemporel de tonalités rebelles et poétiques qui ne relève pas d’une appropriation culturelle de notre héritage, mais s’inscrit dans la sphère artistique contemporaine en posant des questions sur le métissage et l’immigration. L’œuvre rend visibles les transformations des sons, des mouvements et des paysages, en explorant les croisements, les mutations et les récits qui en émergent. Ce processus de création scénique cherche ainsi à démêler la mémoire en invoquant nos ancêtres.
Cette création en tissage collectif réunit les danseuses et chorégraphes franco-mexicaines Paulina Ruiz Carballido et Stéphanie Janaina. Elle donne naissance à un espace où elles vocalisent et incarnent des poèmes sonores coécrits en Tnu’un Savi. La traduction, les arrangements et le travail de conseil en Tnu’u Dau sont réalisés en collaboration avec Didi Elodia Ramírez Pérez** et Didi Julia Pérez López.
La musique a été composée dans une première phase par la Banda del Sur ** et cherche aujourd’hui à s’ouvrir à une intervention sonore en direct du musicien libanais Sary Moussa, dont les paysages sonores immersifs et les textures musicales viendront enrichir l’œuvre.
L E N G U A S D E L L U V I A est une œuvre pensée comme un espace de cohabitation entre danse et musique, conçue pour un espace théâtral ou une black box. Nous souhaitons adapter l’espace à chaque représentation, en fonction des conditions offertes, afin de poursuivre notre exploration in situ. L’objectif est de créer une œuvre évolutive, unique à chaque performance, à travers l’utilisation de dispositifs ludiques, multidirectionnels et dynamiques.
Ces dispositifs visent à enrichir l’expérience du spectateur en élargissant son champ de perception par le biais du corps en mouvement, de la voix, du son et de la lumière. Chaque espace de représentation influencera la mise en scène : le public pourra être placé de manière frontale, bi-frontale, tri-frontale, ou autour d’un espace central.
Le travail sonore et musical enrichit l’univers de jeu que nous cherchons à créer entre ancestralité et futur. Un espace atemporel, où passé, présent et futur perdent leur linéarité pour devenir une seule unité, à la fois réelle et irréelle.
* Pratique développée par Meredith Monk artiste polyvalente de New York et pionnière de la «technique vocale étendue» fusionnant musique, mouvement, image et lumière pour offrir des expériences sensorielles uniques.
** Parlante, conférencière et enseignante de Tnu’u Dau (Peñoles Mixtéque), une variante de Tu’un savi. Elle a obtenu sa licence en éducation interculturelle bilingue (ENBIO) et son master en linguistique indo-américaine au CIESAS (2011-2014) avec la thèse «Prédication non verbale et constructions copulaires en Tnu’u Dau de Santa María Peñoles».
*** Compositeurs: Emiliano López Carlton y Diego Calderón Contreras. Voir https://www.bandadelsur.com/
CHORÉGRAPHIE ET PERFORMANCE : Paulina Ruiz Carballido & Stéphanie Janaina.
CRÉATION MUSICALE : La Tostée y la Guayavée.
CHANT : Paulina Ruiz Carballido & Stéphanie Janaina
COMPOSITION MUSICALE : Banda del Sur et Sarry Moussa
TRANSMISSION, TRADUCTION, ARRANGEMENTS ET CONSEIL TNU’U DAU : Didi Elodia Ramírez Pérez et Didi Julia Pérez López.
FIELD RECORDING : Jean-Baptiste Fave
MONTAGE SONORE : Stéphanie Janaina
RECHERCHE VOCALE, MOUVEMENT ET MUSICALE : Rebe Morfín Olea et Teresa Acevedo
CRÉATION DE COSTUMES : Stéphanie Janaina
DURÉE : 50min - 1h
PRODUCTION : Collectif V.I.D.D.A
AVEC LE SOUTIEN DE : Centro de las Artes de San Agustín Etla, Oaxaca (MX, Institut Culturel du Mexique en France, Musée du quai Branly Jacques Chirac (dans le cadre de la soirée MEXICA, FR), Centre National de la Danse CND - mise à disposition de studio (FR) et et La Coopérative Chorégraphique, CAEN.
COPRODUCTION ET PARTENAIRE : Musée National d'Histoire de l'Inmigration (FR).
TEASER #1 Création en cours